mardi 26 janvier 2021

Les femmes transformatrices de produits halieutiques de Yenne

 L’agenda pour 30 novembre affiche la rencontre des femmes productrices de Touba Dialaw. Du quai de pêche de Yenne à Ditakh une diversité d’activités s’offre aux femmes. Vendeuses ou gérantes de gargote s’activent autour des produits halieutiques. Leurs activités alimentent les marchés de Rufisque et de Niamnadio. Toubaw Dialaw est à la limite Sud de la région du Cap Vert. Il est desservi par la ligne 228 de Dakar Dem Dikk.  «  Je suis venu à l’aube par le bus DDD » affirme Siré Diakhaté, un ancien émigré reconverti dans le commerce de poisson séché et frais. Il était à que quelques encablures de Mariétou Sène qui vivait à Geule Tapée mais depuis deux ans, elle s’est implantée à Yenne où elle gagne sa vie en enlevant les écailles des poissons.

«  Les prix que paient mes client dépendent de la taille des poissons. Pour les gros poissons, ils peuvent payer, en fonction du service, de 200 à 1000 F CFA. » Affirme Mariétou Sène qui offre ses services aux clients des acheteurs des produits du quai de Yenne. A l‘entrée du Quai une barrière impose un halte qui permet au collecteur des taxes de faire payer au véhicule leur stationnement. A gauche, en allant vers le quai, un bâtiment en étage bleu abrite le siège du Projet Emergence Pêche Et Agriculture durable. Le bâtiment est financé par la coopération italienne. Il comprend une unité de fabrique de glace au-dessus duquel  quatre ventilateurs apportent l’air frais au moteur de l’usine.  C’est par une pente douce qu’on atteint le bâtiment du quai où on dénombre 47 vieux réfrigérateurs qui servent au conditionnement des poissons.

La commune de Yenne est la limite Sud de la région du Cap Vert. Peuplées par des lébous, cette localité est un point qui forme un arc avec la pointe du presqu’il de Dakar. Du haut d’un étage, la nuit, on voit comment la lumière des lampadaires trace un arc à partir de Toubab Dialaw. Les plages de cette bourgade n’ont plus le reflet de leur beauté d’antan. Entre le bleu de l’océan et le marron de la terre s’intercale le blanc des mousses des vagues qui échouent sur la terre. Les colonies des végétaux tapissaient la place selon un ordre qui a disparu de nos jours. Les plantes rampantes sont les derniers peuplements végétaux avant la rive, on y rencontre des colonies de pommiers de Sodome et des cactus aux fruits recouverts d’épines. Ce beau spectacle se substitue de falaises abruptes, une signature de l’érosion des cotes qui s’explique par les conséquences des changements climatiques.

Sur le talus qui borde la plage, les pirogues alignées témoignent de l’inactivité des pécheurs. Des pirogues colorées aux couleurs du drapeau du Sénégal, immatriculée parfois. Chaque pirogue doit renouveler annuellement sa licence en payant 15 000 F CFA. Aminata Ciss est l’une des deux sœurs qui assistent Abibatou Ciss, une nièce du maire, qui est une vendeuse au quai. « Nous travaillons et faisons des activités de solidarité à travers une tontine qui permet d’épargner 1000 à 2000 F CFA par jour. » La mutualisation leur permet d’épargner des moyens financiers qui financent leur projet à hauteur de 250000 F CFA.  Le quai est dirrigé par un homme mais les femmes se réfèrent à un  relais communautaire qui collecte les taxe communale: un montant de 100 F à régulariser par jour d’activité. Parfois, c’est l’inactivité parce que les produits manquent avec les bateaux qui rendent les prises plus faibles. Elles dépensent plus de 2000 dans l’achat de la glace pour le conditionnement de leur produit.

Les ventes journalières d’une vendeuse peut atteindre 500000 F CFA avec une marge bénéficiaire qui se situe entre 10 et 20%. Autour du quai de pêche se développent des activités connexes liées à l’alimentation. On peut payer du poisson et qu’il passe par une chaîne de valeur; et en une trentaine de minutes, vous l’avez bien frit sur une assiette bien frit avec un accompagnement faite d’une marinade d’oignons  épicée. Les cestiens en ont raffolé. Après l’étape qui a permis de rencontrer les femmes transformatrices du deuxième quai de débarquement de Yenne.  Les femmes lebous jouent un rôle fondamental dans la pêche. «Si nous avons un droit de préemption pour l’achat des prises, c’est parce que nous assurons le préfinancement des activités des pêcheurs» déclare Fatou Faye.

Fatou Faye pratique cette activité depuis six ans. A ses débuts, elle portait le poisson pour charger les camions des mareyeurs. Les maigres ressources qu’elle gagnait permirent de faire des économies et de nourrir ses quatre bouts de bois de Dieu et sa maman. Elle épargnait une partie de ses ressources. Cette économie entretient ses affaires aujourd’hui. Ces temps qui courent, les femmes transformatrices observent des périodes de vaches maigres avec la maladie qui s’est manifestée en haute mer. Elle eut compte conséquence la rareté des sardinelles. Au moment où elle se prête à l’échange des pirogues débarquent avec des maigres prises pour lesquelles, il faudra débourser 20000 F CFA pour acquérir une bassine remplie de poissons à deux tiers de son volume.

La présidente de leur groupement confirme la situation difficile de la reprise post covid mais le groupement d’intérêt économique des femmes de Yenne Kao est très organisé pour appuyer l’autonomisation économique de ses membres. Sagar Seck explique leur modalité d’organisation : «  pour faciliter la gestion de notre organisation, nous travaillons avec des groupe de dix femmes. L’ensemble des femmes du groupement se répartissent dans plus d’une dizaine de petits groupes ce qui permet d’éviter les conflits et de favoriser la solidarité entre nos membres.» Au moment où elles s’attendent à la relance des activités, voilà qu’une maladie s’attaque singulièrement à la communauté des pêcheurs mais elle s’adapte par la diversification de leurs activités. Certaines femmes vendent des fruits, d’autres des beignets et du café Touba, de l’eau.

Plusieurs difficultés sont pointés du doigt par les femmes mais elles sont point des fatalistes parce ce qu’elles développent des activités qui témoignent de leur résilience.

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