L’agenda pour 30 novembre affiche la rencontre des femmes productrices de Touba Dialaw. Du quai de pêche de Yenne à Ditakh une diversité d’activités s’offre aux femmes. Vendeuses ou gérantes de gargote s’activent autour des produits halieutiques. Leurs activités alimentent les marchés de Rufisque et de Niamnadio. Toubaw Dialaw est à la limite Sud de la région du Cap Vert. Il est desservi par la ligne 228 de Dakar Dem Dikk. « Je suis venu à l’aube par le bus DDD » affirme Siré Diakhaté, un ancien émigré reconverti dans le commerce de poisson séché et frais. Il était à que quelques encablures de Mariétou Sène qui vivait à Geule Tapée mais depuis deux ans, elle s’est implantée à Yenne où elle gagne sa vie en enlevant les écailles des poissons.
« Les prix que paient mes client dépendent de
la taille des poissons. Pour les gros poissons, ils peuvent payer, en fonction
du service, de 200 à 1000 F CFA. » Affirme Mariétou Sène qui offre ses
services aux clients des acheteurs des produits du quai de Yenne. A l‘entrée du
Quai une barrière impose un halte qui permet au collecteur des taxes de faire
payer au véhicule leur stationnement. A gauche, en allant vers le quai, un
bâtiment en étage bleu abrite le siège du Projet Emergence Pêche Et Agriculture
durable. Le bâtiment est financé par la coopération italienne. Il comprend une
unité de fabrique de glace au-dessus duquel
quatre ventilateurs apportent l’air frais au moteur de l’usine. C’est par une pente douce qu’on atteint le
bâtiment du quai où on dénombre 47 vieux réfrigérateurs qui servent au
conditionnement des poissons.
La commune de
Yenne est la limite Sud de la région du Cap Vert. Peuplées par des lébous,
cette localité est un point qui forme un arc avec la pointe du presqu’il de
Dakar. Du haut d’un étage, la nuit, on voit comment la lumière des lampadaires
trace un arc à partir de Toubab Dialaw. Les plages de cette bourgade n’ont plus
le reflet de leur beauté d’antan. Entre le bleu de l’océan et le marron de la
terre s’intercale le blanc des mousses des vagues qui échouent sur la terre.
Les colonies des végétaux tapissaient la place selon un ordre qui a disparu de
nos jours. Les plantes rampantes sont les derniers peuplements végétaux avant
la rive, on y rencontre des colonies de pommiers de Sodome et des cactus aux
fruits recouverts d’épines. Ce beau spectacle se substitue de falaises
abruptes, une signature de l’érosion des cotes qui s’explique par les
conséquences des changements climatiques.
Sur le talus
qui borde la plage, les pirogues alignées témoignent de l’inactivité des
pécheurs. Des pirogues colorées aux couleurs du drapeau du Sénégal,
immatriculée parfois. Chaque pirogue doit renouveler annuellement sa licence en
payant 15 000 F CFA. Aminata Ciss est l’une des deux sœurs qui assistent
Abibatou Ciss, une nièce du maire, qui est une vendeuse au quai. « Nous
travaillons et faisons des activités de solidarité à travers une tontine qui
permet d’épargner 1000 à 2000 F CFA par jour. » La mutualisation leur
permet d’épargner des moyens financiers qui financent leur projet à hauteur de
250000 F CFA. Le quai est dirrigé par un
homme mais les femmes se réfèrent à un
relais communautaire qui collecte les taxe communale: un montant de 100
F à régulariser par jour d’activité. Parfois, c’est l’inactivité parce que les
produits manquent avec les bateaux qui rendent les prises plus faibles. Elles
dépensent plus de 2000 dans l’achat de la glace pour le conditionnement de leur
produit.
Les ventes
journalières d’une vendeuse peut atteindre 500000 F CFA avec une marge
bénéficiaire qui se situe entre 10 et 20%. Autour du quai de pêche se
développent des activités connexes liées à l’alimentation. On peut payer du
poisson et qu’il passe par une chaîne de valeur; et en une trentaine de
minutes, vous l’avez bien frit sur une assiette bien frit avec un
accompagnement faite d’une marinade d’oignons
épicée. Les cestiens en ont raffolé. Après l’étape qui a permis de
rencontrer les femmes transformatrices du deuxième quai de débarquement de
Yenne. Les femmes lebous jouent un rôle
fondamental dans la pêche. «Si nous avons un droit de préemption pour
l’achat des prises, c’est parce que nous assurons le préfinancement des
activités des pêcheurs» déclare Fatou Faye.
Fatou Faye
pratique cette activité depuis six ans. A ses débuts, elle portait le poisson
pour charger les camions des mareyeurs. Les maigres ressources qu’elle gagnait
permirent de faire des économies et de nourrir ses quatre bouts de bois de Dieu
et sa maman. Elle épargnait une partie de ses ressources. Cette économie
entretient ses affaires aujourd’hui. Ces temps qui courent, les femmes
transformatrices observent des périodes de vaches maigres avec la maladie qui
s’est manifestée en haute mer. Elle eut compte conséquence la rareté des
sardinelles. Au moment où elle se prête à l’échange des pirogues débarquent
avec des maigres prises pour lesquelles, il faudra débourser 20000 F CFA pour
acquérir une bassine remplie de poissons à deux tiers de son volume.
La présidente
de leur groupement confirme la situation difficile de la reprise post covid
mais le groupement d’intérêt économique des femmes de Yenne Kao est très
organisé pour appuyer l’autonomisation économique de ses membres. Sagar Seck
explique leur modalité d’organisation : « pour faciliter la gestion
de notre organisation, nous travaillons avec des groupe de dix femmes.
L’ensemble des femmes du groupement se répartissent dans plus d’une dizaine de
petits groupes ce qui permet d’éviter les conflits et de favoriser la
solidarité entre nos membres.» Au moment où elles s’attendent à la relance des
activités, voilà qu’une maladie s’attaque singulièrement à la communauté des
pêcheurs mais elle s’adapte par la diversification de leurs activités.
Certaines femmes vendent des fruits, d’autres des beignets et du café Touba, de
l’eau.
Plusieurs
difficultés sont pointés du doigt par les femmes mais elles sont point des
fatalistes parce ce qu’elles développent des activités qui témoignent de leur
résilience.
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