C’est après une riche carrière de plus cinq décennies que s’est éteinte, l’artiste Aminata Fall en 2002, dans la ville de Saint-Louis où elle a vu le jour en 1958. Le Sénégal a-t-il rendu à la cantatrice Aminata Fall la pièce de sa monnaie ? Sans détours le cinéaste Moussa Sène Absa pense que les sénégalais ont confirmé la règle : « nul n’est prophète chez soi !» parce que l’œuvre de l’illustre artiste mérite des honneurs.
Le rêve d’enfant ne se réalise pas toujours pour
tout le monde. Mais pour Aminata Fall, c’est l’exception qui confirme la règle!
Avec de petits pas comme cela fut pour
l’homme sur la lune, elle commença dès 1958 à affuter ses armes dans la musique à Saint Louis,
dans l'orchestre Star jazz, sous la calme et haute supervision de Papa Samba
Diop dit Mba. Après avoir secoué le cocotier à Saint-Louis, elle bercera par sa
voix d’illustres personnalités comme Aimé Césaire, Joséphine Baker, André
Malraux,,. Elle se mettra au service de l'Ensemble lyrique traditionnel du
Théâtre national Daniel-Sorano, sur plus de deux décennies, jusqu’à sa
retraite. A Dakar, son agenda devait s’ouvrir au monde, c’est le début de
l’envol comme sur les mélodies suaves des blues vers le rendez-vous du donner
et du recevoir.
Le
destin relève de la nécessité. C’est ce qu’inspire le parcours de l’artiste,
cette artiste qui sait s’exprimer par le corps, le cœur et l’esprit. La
représentation est une compétence qui résulte d’une intelligence qui voit
l’humanité s’éveiller en soi. Aminata est née citoyenne du monde. Elle a dansé
et chanté ! Là, elle représente ! Dans Bandits cinéma, sa voix prête
à un plaidoyer, à travers l’interprétation, d’une chanson initialement composée
par Sandeye Ndongo qui dénonce la mendicité des enfants. Ce film remporta deux
succès : le Prix de la ville de Milan et le Prix Qualité du Centre
National de Cinématographie (CNC)
La faucheuse frappa à sa porte en ce 24 novembre
2002 à Saint-Louis. Aminata n’est plus mais elle reste présente dans les cœurs.
Papier sur le parcours de Aminata Fall
Amina
Fall : un ange sur scène
C’est
après une riche carrière de plus cinq décennies que s’est éteinte, l’artiste
Aminata Fall en 2002, dans la ville de Saint-Louis où elle a vu le jour en
1958. Le Sénégal a-t-il rendu à la cantatrice Aminata Fall la pièce de sa
monnaie ? Sans détours le cinéaste Moussa Sène Absa pense que les
sénégalais ont confirmé la règle : « nul
n’est prophète chez soi !» parce que l’œuvre de l’illustre artiste
mérite des honneurs. Sa rencontre avec Djibril Diop Mambety se révèle comme un
nœud de conjonction pareille à l’éclat de la lune à son quatorzième jour, Le
Théâtre national Daniel-Sorano lui servit de rampe vers le cinéma. Le film
Touki Bouki auquel, elle prit part décrochera, au Festival international du
film de Moscou 1973, le Prix International de la Critique.
Le rêve d’enfant ne se réalise pas toujours pour
tout monde. Pour Aminata Fall, c’est l’exception qui confirme la règle! Quand
la parole lui est donnée, elle
déclara dans Mambety Blues de Franck Schneider : « Enfant je vendais des cacahuètes devant le
lycée Faidherbe et occasionnellement le cinéma. En matinée ou en soirée. J'ai
ainsi pu voir des films avec d'excellents chanteurs comme Louis Armstrong,
Mahalia Jackson, Aretha Franklin ou Tino Rossi ». Au Sénégal, le cinéma
ouvrait ses portes pendant la journée : c’est ce qu’on appelle matinée. En vérité, les projections on appelait matinée se faisait dans
l’après-midi.
Avec de
petits pas comme cela fut pour l’homme sur la lune, elle commença dès 1958 à affuter ses armes dans la musique à Saint
Louis, dans l'orchestre Star jazz, sous la calme et haute supervision de Papa
Samba Diop dit Mba. Elle était à la fleur de l’âge. A ces débuts, elle n’avait
que dix-sept ans révolus. Le festival des beaux-arts nègres est le point de
départ de son parcours sous d’autres cieux en dehors de Saint-Louis. De
l’ancienne capitale du Sénégal, elle répondit à l’appel du poète-président, le
chantre de la négritude.
Après
avoir secoué le cocotier à Saint-Louis, elle bercera par sa voix d’illustres
personnalités comme Aimé Césaire, Joséphine Baker, André Malraux,,. Sa voix
rocailleuse et captivante destina ses cordes vocales au service de l’amour. Sur
scène ou dans les plans de coupe, elle sait toujours prête sa voix pour égayer
les cœurs à consoler. Elle se mettra au service de l'Ensemble lyrique traditionnel du Théâtre
national Daniel-Sorano, sur plus de deux décennies, jusqu’à sa retraite. A
Dakar, son agenda devait s’ouvrir au monde, c’est le début de l’envol comme sur
les mélodies suaves des blues vers le rendez-vous du donner et du recevoir.
Treize ans après sa
disparition, le principal site d’information de sa ville natale est revenu sur son
parcours.
Le
destin relève de la nécessité. C’est ce qu’inspire le parcours de l’artiste,
cette artiste qui sait s’exprimer par le corps, le cœur et l’esprit. La
représentation est une compétence qui résulte d’une intelligence qui voit
l’humanité s’éveiller en soi. Aminata est née citoyenne du monde. Elle est née
française et vivra sénégalaise. Naitre à Saint-Louis avant les indépendances,
c’est voir s’ouvrir devant soi la citoyenneté du monde : le brassage culturel.
Les habitants de la commune produisaient les germes de la diversité culturelle.
Quand le jazz devrait revenir à l’Afrique après sa maturation qui rappelle les
flots d’une mer impétueuse pendant la traversée de l’Atlantique et les révoltes
étouffées au fond de soi dans les plantations de canne à sucre, il ne pouvait
trouver meilleure terre d’accueil que Saint-Louis. Il savait qu’une marraine
l’attendait dans la ville où firent effectuer les deux raka’at pour la liberté
de l’homme noir.
Le
monde s’ouvrit devant elle. Sa participation au premier Festival panafricain
d'Alger, trois ans après Dakar, ouvrit son carnet d’adresse car d’illustres
noms de la musique et du cinéma étaient des parties prenantes à l’évènement.
Ils sont, entre autre, Myriam Makeba, Manu Dibango, Ousmane Sembène. Vers la
fin du deuxième millénaire, la renommée lui ouvrit de grands plateaux en Europe où elle va se
produire. Elle était au faîte de son art mais aussi au soir de sa vie.
Elle
fit les beaux jours du théâtre et du cinéma Sénégalais. Dans le film « Blues
pour diva », on la voit partager des bouts de pain à des bouts de bois de
dieu. Elle doit être maman poule même si les enfants qu’on voit autour d’elle
peuvent vraisemblablement porter l’âge de ses petits-enfants. Dans le dernier virage
de sa vie, elle fut célébrer en marge de la 22e édition du festival
de jazz de Saint-Louis parce que sa communauté du monde de la culture et du
septième art avait décidé de l’honorer. A cette occasion, toute la joie de
vivre qui l’anime éclata, sur son visage, comme le soleil au zénith. Par ses
taquineries, ainsi que l’éclat de son sourire, elle laissait voir, à merveille,
qu’elle sait donner de son cœur quelque amour à ceux qui ont besoin de son
affection. Sa finesse rappelle son héritage des Signares.
Les
saint-louisiennes sont des personnes qui se caractérisent par la douceur. Au
moment de la naissance de Aminata Fall, la ville était encore l’une des quatre
communes françaises de l’Afrique Occidentale. Donc Saint-Louis reste un creuset
et un carrefour. Les eaux du fleuve accueillent des limons de plusieurs pays.
Ce qui donne de la fertilité aux terres du Walo. Ancienne capitale de l’Afrique
Occidentale française, elle a vit grandir, à son âge juvénile, la jeunesse qui
représentera l’élite des années après les indépendances. Leur démarche est
semble-t-il pareille aux pas de la pintade, une volaille à la démarche royale.
La
danse fait partie de la vie des jeunes filles lébou. La pêche expose les hommes
à de durs labeurs au péril de leur vie pendant qu’ils recherchent de quoi
entretenir leur famille. Après des moments de solitude pendant les campagnes de
pêches, la fête commence au quai après le débarquement des bonnes prises. Sous
l’emprise de la joie des retrouvailles et l’espoir retrouvé, les débarcadères
peuvent se transformer en arène où des séances improvisées de danse et de lutte
éclatent. La dissémination des aires festives influencent les jeunes. Saint
Louis est une ville singulière où les femmes savent se faire belles, comme les
Signares, avant de dandiner le long du pont Faidherbe entre le début de
l’après-midi et le crépuscule.
Sans
aucun doute, Aminata Fall peut illustrer à merveille cette femme noire que
chante le poète-président. D’une carrure imposante à la noirceur d’ébène, elle
se lancera, à partir de mars 1992, dans la musique dans un album produit par
l'Institut français Léopold Sédar Senghor. L’album était consacré à une
diversité musicale centrée sur les genres dominants du moment comme le mbalax,
le Jazz et le rap. Elle laissa un héritage en 1998 avec son tube Kanfore !
C’est un appel à la quête du savoir. Sa carrière qui débuta, sur les scènes
avec des rideaux qui s’ouvrent et se referment entre quatre murs, prit son
envol comme de l’éther pour se cristalliser dans les plans de coupe de la
production cinématographique. Elle a dansé et chanté ! Là, elle
représente ! Dans Bandits cinéma, sa voix prête à un plaidoyer, à travers
l’interprétation, d’une chanson initialement composée par Sandeye Ndongo qui
dénonce la mendicité des enfants. Ce film remporta deux succès : le Prix
de la ville de Milan et le Prix Qualité du Centre National de Cinématographie
(CNC)
La faucheuse frappa à sa porte en ce 24 novembre
2002 à Saint-Louis, la capitale du Jazz, en un lieu où les flots atteignent,
après les hauteurs du fouta Djalon, le delta du fleuve Sénégal. Tout finit par
se terminer comme les eaux douces du fleuve Sénégal perdent leur douceur au
contact de l’océan dans le delta à Saint Louis. Mais Internet refuse que
Aminata Fall ne survive pas à sa vie terrestre. Les hommages des sites
d’information et les ressources multimédia dans les réseaux sociaux lui
assurent une seconde vie dans le Panthéon des cœurs. Aminata Forever !
,
,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire