Dans l’antre d’un métier
Ce
mardi 7 décembre 2020, après son envol de deux ans, Picc mi atterrit sur le tableau d’affichage de
l’entrée du Hall de l’imposante barre du CESTI, un édifice en rez-de-chaussée
surplombé d’un étage, drapé d’une peinture jaune. C’est là, la manifestation d’une hirondelle
aux ailes sertis de lumières vives et invisibles. Ces plumes ne sont ni esprit ni âmes. Elles
sont le souffle de la vie. Une vie qui distille la bonne nouvelle. Façonnée, à
la manière des techniques de la poterie, l’actualité du campus universitaire s’y
décrypte. Le Directeur du CESTI tend son portable, comme pour y montrer,
quelque chose mais voilà qu’il dit : « Je l’ai transféré au Recteur.» Il parle de la version électronique
du premier numéro de Picc mi. Le travail de fourmi méthodique se couronne de
succès ! La méthode avec Abdou Rahib Ka, c’est Moussa Seck qui dit ;
« il est méthodique » ;
et aussi, le volontarisme de Baboucar Thiam se sont manifestés dans la
coordination de l’équipe de rédaction. Coup d’essai, cible atteint ! En
moins de 48 heures, le rêve de se faire lire devient une réalité. Désormais par
la plume, un pont s’établit et enjambe des
souffles et des vies.
Les informations collectées alimenteront
le Magazine Picc mi.
La
co-construction qui produit le nom Picc mi, le logo et le message « les ailes de l’info » se dessinait
déjà depuis Toubab Dialaw. A Toubab Dialaw, Madame Sonko assura le coaching du
groupe de la presse écrite. Pendant les activités d’immersion, elle s’est
montrée en retrait pour impulser une dynamique positive. A chaque fois, qu’elle
s’approche d’une des plumes. Elle ne peut manquer de lui suggérer un angle de
traitement avec une formule du genre : « Ce serait intéressant que tu fasses un papier sur l’élevage de canard.» Il fallait optimiser les productions, faire
un bon usage du temps ! Le temps se produit et donne le jour, le mois et
l’année. La rotation de la terre sur elle-même ou la révolution de la lune
autour de la terre donnent, selon le calcul ou l’observation, respectivement le
jour et le mois. Entre les deux unités temporelles, la semaine rappelle la genèse, le récit des premiers instants de
l’existence. Hebdomadaire est le qualificatif qui détermine le temps initial de
la création divine. C’est un adjectif qui renvoie au nombre sept : les
sept jours de la semaine. Il rappelle les jours de la semaine dont six jours sont
pour le travail et un jour, pour le repos. Tout commença en un lundi matin à
Toubab Dialaw pour six jours de travail pour collecter des informations. Les
informations collectées alimenteront le Magazine Picc mi. Avant d’y arriver,
les plumes de l’oiseau, les douze écritoires d’une autre époque, doivent
s’affuter à travers deux quotidiens et un hebdomadaire. Le Picc mi Hebdo vous
ouvre le campus universitaires par ses livraisons sur une diversité de
rubriques. Picc mi Hebdo comporte aussi des pages ouvertes sur l’international,
le sport, la société et les régions.
Picc mi Hebdo
En
effet la parution de Picc mi Hebdo marquera le dernier virage de l’envol vers
Picc mi Magazine. La troisième semaine du parcours de perfectionnement, par la
pratique, comprend la livraison de Picc mi Hebdo. Nous avons appris que rien n’est de plus
fluide que l’information parce que son
actualité ne tient que d’un fil ténu, aussi fragile qu’une toile d’araignée,
toujours prêt pour se rompre. Tout porte alors à croire que le journaliste est
pareil à ce chasseur, qui peut soulever des lièvres, mais, il n’utilise ses
balles que pour abattre des gibiers à même de mieux rassasier ses lecteurs qui
peuvent être, non des gourmands, des gastronomes. Du problème perçu sur le
foncier, à la bonne source, les journalistes en herbe découvre l’émergence du
troisième pôle urbain de Dakar : le Pôle Daga-Holpa. Après Dakar et Touba,
la commune de Yenne deviendra sous peu la troisième plus grande agglomération
du Sénégal. Ces espaces ruraux vont s’urbaniser. Ces communautés lébous seront
au cœur d’un brassage culturel qui y fera émerger le Sénégal des creusets.
Quand
un évènement se revit dans une vie, il offre une nouvelle perspective qui
permet la relecture. L’immersion dans une nouvelle vie professionnelle n’est pas
de la distraction qui s’offre dans une gagaire. Ne pas s’en rendre compte,
c’est vivre une tragédie. Le tragique résulte de l’inconscience d’une
expérience qui laisse se voir écartelé entre la liberté et la fatalité. C’est
vrai que la nouveauté comporte des hantises et de la peur. L’inconnu nous
épouvante mais « les ailes de l’info »,
une trouvaille du professeur de presse écrite, pour caractériser Picc mi se
dévoile peu à peu comme une exigence qui place la barre très haut. Mais il ne
fait point allusion à l’envol d’Icare. Peut-être qu’il sait que les ailes de
ses filleuls sont en lumière de saphir, éclairée par un jet de laser. Des ailes
pour une plongée dans les méandres de l’espace ténu. En effet, le contraste
entre les conditions du séjour rural et de celles de la phase intensive met au
grand jour le bizutage des écoles où les maitres transmettent leur vécu à des
disciples. Ces temps forts offrent des moments qui dévoilent, sous l’effet de
la fatigue et la nécessité de donner le meilleur de soi, à soi-même, ses
propres limites. On y apprend beaucoup aussi par les pairs.
Nous,
voilà à Dakar dans un contexte de l’installation d’une deuxième vague de
propagation de la pandémie. Assame Badji ravira la palme à tous, la Une du
premier numéro du Picc mi parce que son flaire lui offrit le sujet qui se
manifesta, comme un fantôme, dans tous les autres papiers. C’est un
honneur ! Mais aussi une leçon d’humilité pour tous. Son papier était
simplement bon. Avec le deuxième numéro, l’occasion a fait le larron. Ibrahima
Minthé s’offre un avenir de grand reporter. La rédaction doit son article au
bon réflexe professionnel de Abdou Rahib Ka qui signala à l’encadreur que
quelque chose se passe sur l’avenue Cheikh Anta Diop. Des étudiants armez de
pierres ! Avec ce deuxième numéro, les titres s’arrachent, peut-être, l’influence
de Babacar Guèye Diop et de l’application de la stratégie de captation
enseignés par le Pr. Moumini Camara. L’affiche de la manchette n’est pas loin de : « armez-vous de pierres jusqu’au COUD. »
Djiby Dem n’a pas hésité d’adopter comme titre « accouchement de divergences » pour son article qui rend compte
des avis partagés sur la proposition de la Député Aida Mbodj sur
l’élargissement de la durée du congé de maternité.
Avec Abdoulaye Sadio, nous nous
somme gratifiés du titre de « métier moussant » quand il parle des
lingères du COUD. La plume de Papa Demba Faye laisse promener jusqu’au « vrai couloir de la mort». En vérité, les
titres permettent de remonter la source jusqu’aux titres accrocheurs du Journal
Le Quotidien. Un de ses anciens est le formateur en presse écrite. Moussa Seck
qui ne légende pas sa photo sur la place des martyrs convoque la leçon sue de
Madame Gaye et de Mame Mousé Faye ; « on peut se passer de légender les photos qui parlent d’elle-même. »
Et si on parlait de notre plateforme d’information : Picc mi. Abdou Rahim
Ka s’est plu à nous rappeler, par le symbolisme de l’oiseau, la liberté comme
gouvernail et la vérité comme boussole. Ce n’est pas le journaliste qui pense que nous
pouvons pénétrer les pensées d’autrui qui contredirait que notre deuxième
rédacteur en chef a fait mienne du concept picc mi comme l’abeille crée le
nectar à partir de plusieurs fleurs pour en faire un mets délicieux.
Bousculé
par les affrontements entre les policiers et les étudiants pour le retard du
non-paiement des bourses, la covid refait, avec force, surface en frappant dans
l’hémicycle des députés. Un mort et des cas positifs : c’est le
désarroi ! Un arrêté est tombé. Les rassemblements sont interdite mais pas
dans les mosquées, les écoles, les universités, les moyens de transports,… La
gestion de la covid ne souffre pas d’incohérences et de paradoxes. Et la bonne
excuse reste : « c’est pour
tout le monde une nouvelle expérience.» A Yenne, un ancien émigré
rappelle : « Pourquoi nous
parle-t-on de possibilité de contamination par les filet or il savent que le
mal est d’origine toxique. Cette même maladie s’est manifestée au Pérou
Et nous savons que cela provient de l’explosion accidentelle de fut de déchets
toxiques enfouis en haute mer.» Peu
de scrupule expose à la licence !
Deux semaines après, nous
sommes aux tiers du temps de perfectionnement auxquels sont soumis les plumes
des ailes de l’info. Ils ont appris que la rédaction, c’est du travail
collaboratif. Un bon journal, hebdo ou magazine ne peut résulter que d’un
travail méthodique ainsi que des processus de mutualisation et de
capitalisation. L’appropriation des meilleures pratiques par tout membre reste
le levier du nivellement par le haut. Une rédaction est un espace d’éveil de
sensibilité plurielle ; et la contradiction qui peut y naitre provient des
angles différents, souvent complémentaires, par lesquels nous élaborons notre
vision du monde et des choses. La réalité elle-même revêt des dimensions
antinomiques que rien n’est à même de
fusionner. Que l’inculture n’aide jamais à comprendre nos différences de points
de vue comme des barrières à même de jalonner les relations interpersonnelles.
Dans une rédaction, la
solidarité et l’humilité sont, à mon sens, les premières ressources pour qui se
trouve à la recherche de la vérité. Peu de personnes savent se reconnaitre dans
le génie d’autrui or l’essentiel, selon Antoine Saint Exupéry, est d’apporter « sa contribution à la construction de
l’édifice.» telle est la mise des plumes qui peuplent les ailes de l’info
juste et vraie !
Vers le stage professionnel
Bientôt nous vivrons la chaleur des rédactions. Nous
avons produit deux quotidiens. Une rédaction, c’est un chef, un secrétaire, des
reporters, des techniciens,… Certains des hirondelles mueront en huppes et
d’autres en éperviers. Par les titres que les élèves-journalistes souhaitent
vendre leurs papiers dévoilent leurs intentions. Elles ne sont pas toujours
pieuses. Elles sont parfois même vicieuses. On peut y sentir de la prétention.
La fatuité ! Pour certains, ils ne visent pas simplement un papier
bon ! Leur désir légitime, c’est de jouir du miroir de Narcisse. Se voir
en premier plan or un piètre article en premier plan déprécie son auteur. Un
mauvais article en premier plan peut donner une nausée qui fait couler tous les
autres articles qui constituent le dossier la production.
Le tout produit fait même du journaliste, un produit
qui se vend. Et pourtant la mévente d’un journaliste de presse écrite n’amène à
zapper comme le téléspectateur qui finit par revenir à son petit écran préféré
après le passage du journaliste indélicat. Devenir un carnassier, c’est un
couteau double face.
La profession
L’immoralité
commande des rivalités serviles qui masquent, à soi-même, ses points à
améliorer. L’une des faiblesses humaines la plus désastreuse reste la complaisance
avec ses propres vices. Elles mènent tout droit dans les abysses de la
déchéance. Après trois semaine, leur du bilan arriva : « je te souhaite longue vie et santé ».
Voilà ce que le formateur dédia à celui qui s’est montré le plus exemplaire.
« Cheikh adapte ta plume » cette sentence
confirme les conseils du doyen Yves Jacques Sow rappelé que l’écriture
télévisuelle vise le niveau du breveté. Il faut un langage simple. La plume de
Kémo, de Minthé ou de Ka sait ce juste milieu. L’essentiel c’est informer se
rappelleront tous ceux qui se croyait un avenir en meublant les Unes de Picc
mi. La consécration résulte de processus dont les paramètres tiennent d’options
imprévisibles. Tout n’est pas en nous : l’œuvre nait d’une interraction..
Tous ceux qui ont voulu paraitre ont, un peu, raté le coche. Les micmacs n’ont
pas eu d’effet devant l’objectivité intraitable de l’encadreur. Chacun
s’est retrouvé dans la justesse de ses critiques. Pendant la préparation du
séjour intensif, il avait prévenu qu’il sera intraitable avec tout ce qui ne
répond pas à ses attentes.
La vie
La
fortune que la vie réserve à chacun dépend de l’angle sous lequel l’homme
appréhende le réel. La perception du réel n’est pas singulière parce qu’elle
s’offre dans la pluralité. Les profondeurs du réel constituent les meubles des
paliers de l’échelle qui mène au cœur de l’espace ténu. A ma descende du Tata
de ligne 4, certaines étables des marchands de l’avenue Cheikh Anta Diop,
devant la brioche dorée, étaient encore enveloppées d’une toile noire. Ils sont
en route, peut-être, vers ce lieu qui est l’un des points chauds du pays. Le
retard du paiement récurent des bourses leur cause des ennuis. L’intifada entre
les étudiants et les policiers y détournent souvent les flux de voitures qui créent
des embouteillages monstres sur d’autres artères. Quand c’est le cas les
automobilistes se ruent sur la corniche ouest et les artères du point E. Le 12
octobre 2018, c’était au rondpoint du point E que nous séparâmes. Hier, le 17
décembre 2020, c’est encore juste après le centre secondaire d’état civil du
Point E, juste avant le portail des Centres des Œuvres Universitaire de Dakar
de l’Université Cheikh Anta Diop.
Aujourd’hui,
le temps est brumeux c’est la fin du stage intensif. En abordant le couloir qui
pénètre l’université comme un morceau de muscle géant localise l’espace
universitaire, de part et d’autre, le campus social et le campus pédagogique. D’importants
projets de construction de logements sociaux y
révèlent le surpeuplement de l’université dont les grands espaces libres
se peuplent peu à peu de béton armée.
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